Au pays des méduses

Il était une fois,
Près de la contrée des baudroies,
Un peuple de créatures bien recluses,
Appelées les méduses.

Toutes les créatures de Dieu,
Peuvent contre leur cœur heureux,
Serrer fort leurs semblables,
Même les plus abominables.

Mais pour les méduses,
Malgré toutes leurs ruses,
Une étreinte signait toujours,
La fin de leur amour.

Dès que leur corps se rapprochait,
Et que leurs filaments s’enlaçaient,
Des nœuds se formaient,
Et les malheureuses mouraient.

Dans les fonds marins,
On croisait souvent,
Les cadavres d’amoureuses,
Un peu trop curieuses.

Dans les villes sous-marines,
Des méduses à mauvaises mines,
Qui avaient sacrifié,
Leur âme-sœur bien aimée,
Racontaient fièrement,
Ce que l’amour était réellement.

Trop de tort,
Trop de morts,
Il était temps,
D’un règlement,
Interdisant,
Tout rapprochement.

Les cadavres étaient,
Dans le sable enterrés,
Et les survivantes fuyaient,
La justice des mal-aimées.

Depuis ce jour,
Les méduses ne parlèrent plus d’amour,
Aussi, perdirent-elles,
Leur bouche et leurs oreilles.

De peur de se tenter,
Elles cessèrent de se regarder,
Elles en perdirent leurs yeux,
Et leurs belles couleurs de feu.

Quand on cesse d’aimer,
Quand on cesse de se regarder,
On cesse d’exister.

Hantant désormais les océans,
Les méduses prirent l’apparence,
Que nous connaissons maintenant,
Vous savez, ces petits fantômes transparents.

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